On Ne Lit Pas Simplement la Bible

Abien que ce ne soit pas le premier document d’enseignement de son pontificat, l’Exhortation apostolique du Pape François Evangelii Gaudium expose sa vision programmatique de la mission de l’Église dans son moment présent.[1] Le pape enseigne ici que l’Église doit avoir un fort caractère missionnaire et un souci d’évangélisation. Pour François, ces aspects trouvent une expression unique dans la prise en charge pratique des pauvres, des personnes vulnérables et de celles qui se trouvent dans diverses situations de besoin. 

Un autre élément important de la vision de François pour l’évangélisation de l’Église est son appel à un renouveau de la prédication liturgique bibliquement informée. Cet appel, qui comprend une partie non négligeable de Evangelii Gaudium, n’a pas reçu beaucoup d’attention pendant son pontificat. C’est regrettable, car les remarques de François sur ce sujet sont opportunes, instructives et riches.   

François traite plus particulièrement le renouveau de la prédication biblique dans Evangelii Gaudium §135–159. Ses remarques ici ont une continuité substantielle, mais pas évidente, avec des éléments majeurs de l’herméneutique biblique chrétienne classique, tels que ceux trouvés dans l’exégèse et la prédication des premiers chrétiens. Je cherche à éclairer les points communs entre les recommandations du Pape François dans Evangelii Gaudium pour le renouvellement de la prédication bibliquement informée et des éléments caractéristiques de la pensée théologique patristique sur l’Écriture.

Ce qui suit se concentrera sur trois domaines de convergence: premièrement, la croyance que l’Écriture médiatise une rencontre avec la Parole de Dieu; deuxièmement, la bonne compréhension de l’Écriture nécessite certaines dispositions morales et spirituelles de la part du lecteur; troisièmement, l’interprétation et/ou la proclamation de l’Écriture devrait servir une fin transformatrice.

Rencontrer la Parole de Dieu à travers les Écritures

François enseigne que la proclamation centrale de l’Église est la seigneurie de Jésus-Christ et l’amour de Dieu révélé en lui. C’est complètement christocentrique. En parlant d’abord de la nécessité d’un renouveau de la prédication évangélique dans l’Introduction de Evangelii Gaudium François écrit “  » Le cœur de son message sera toujours le même: le Dieu qui a révélé son immense amour dans le Christ crucifié et ressuscité” (§11).

Plus tard, dans l’ouverture du Chapitre 3, intitulé “L’annonce de l’Évangile”, François cite saint Jean-Paul II pour enseigner que la véritable évangélisation exige “ ‘ la primauté de l’annonce de Jésus-Christ’” (§110).[2] Selon François, tous les baptisés sont impliqués dans l’œuvre d’évangélisation parce que l’évangélisation est liée à l’identité chrétienne en tant que telle. De plus, l’évangélisation naît de la rencontre personnelle des baptisés avec le don gratuit de l’amour de Dieu dans le Christ. Le pape écrit “  » Tout chrétien est missionnaire dans la mesure où il a rencontré l’amour de Dieu dans le Christ Jésus” (§120).[3]  

François utilise cette structure de base de l’évangélisation pour encadrer la tâche de la prédication biblique. De même que l’évangélisation naît d’une rencontre personnelle avec Jésus-Christ, de même la prédication renouvelée doit naître d’une rencontre avec la Parole de Dieu dans l’Écriture.[4] Pour commencer, François précise que la prédication liturgique doit être une prédication biblique: “Le texte biblique, écrit-il, doit être la base de notre prédication “(§146).[5] Mais cette prédication doit être animée par le contact spirituel du prédicateur avec la Parole de Dieu, donnée dans l’Écriture.

À cet égard, écrit François “ « Celui qui veut prêcher doit être le premier à laisser la parole de Dieu l’émouvoir profondément et s’incarner dans sa vie quotidienne » (§150).[6] Il ajoute plus tard “  » Avant de préparer ce que nous dirons réellement en prêchant, nous devons nous laisser pénétrer par cette parole qui pénétrera aussi les autres; car c’est une parole vivante et active” (§150). Pour prêcher l’Évangile, le prédicateur ne doit pas seulement prêcher sur la Parole de Dieu, mais doit avoir été personnellement touché par cette même Parole.[7] Ce n’est qu’alors qu’il sera en mesure de transmettre la Parole de Dieu à sa congrégation. Autrement dit—et pour reprendre la paraphrase familière du dicton scolastique selon lequel une cause doit contenir tous ses effets—“vous ne pouvez pas donner ce que vous n’avez pas.”

L’enseignement de François selon lequel la Parole de Dieu doit d’abord prendre racine dans le prédicateur par sa médiation sur l’Écriture implique que l’Écriture a la capacité de médiatiser la Parole de Dieu auprès de ses lecteurs.[8] Autrement dit, à travers la lecture de l’Écriture (et par extension sa proclamation liturgique et sa prédication), les gens peuvent rencontrer la Parole de Dieu. Cette compréhension de l’Écriture comme médiation d’une rencontre avec la Parole de Dieu est à l’aise dans la pensée théologique prémoderne sur l’Écriture. Écrit en 1964, Yves Congar a écrit ce qui suit à propos de la doctrine classique de l’Écriture que l’on trouve diversement dans le christianisme patristique et médiéval: “Les Écritures divines sont considérées comme une sorte de sacrement: un signe porteur de grâce qui réalise efficacement la communion avec Dieu.”[9]

Bien que plusieurs tendances différentes puissent être citées à cet égard, une expression particulière de cette croyance est l’association entre le Verbe divin incarné en Jésus et le Verbe divin présent dans les Écritures: le Verbe Incarné et le Verbe inscrit.[10] Origène d’Alexandrie est sans doute le partisan le plus influent de cette association théologique. Les vues d’Origène sur ce sujet sont justement discutées par Henri de Lubac dans son Histoire et Esprit. De Lubac utilise l’expression “Incorporation du Logos” pour désigner la compréhension d’Origène du mode de présence du Logos dans l’Écriture, qui est authentique bien que non incarnationnel. Il écrit ce qui suit de la compréhension d’Origène:

Au sens littéral de l’Écriture, le Logos n’est donc pas, à proprement parler, incarné tel qu’il est dans l’humanité de Jésus et c’est ce qui nous permet encore de parler de comparaison; il y est néanmoins déjà vraiment incorporé; il y habite lui-même, pas seulement une idée de lui.[11]

Parmi les textes que de Lubac avance sur ce point, il y a le début d’Origène Homélies sur le Lévitique 1. Ici, Origène développe une comparaison entre l’humanité et la divinité du Logos incarné avec les sens littéraux et spirituels de l’Écriture. Origène écrit “  » tout comme là [la Parole de Dieu] était recouverte du voile de la chair, de même ici du voile de la lettre, de sorte qu’en effet la lettre est vue comme chair mais le sens spirituel caché à l’intérieur est perçu comme divinité.”[12] De même, Origène parle de l’inscription du Mot comme d’un moyen par lequel le Logos imperceptible et immatériel devient perceptible pour les humains. Il écrit ce qui suit dans un fragment de son Commentaire sur Matthieu:

Tout comme cette parole ne le peut pas . . . être touché ou vu, mais quand il est écrit dans un livre et, pour ainsi dire, devenir corporel, alors en effet est vu et touché, de même en est-il de la PAROLE de Dieu sans chair et sans corps; selon sa divinité, il n’est ni vu ni écrit, mais quand il devient chair, il est vu et écrit.[13]

Bien que le récit d’Origène ne soit pas la seule façon dont les auteurs chrétiens prémodernes ont articulé le point, la compréhension de base de l’Écriture en tant que véhicule ou mode de présence de la Parole divine apparaît dans de nombreux exégètes chrétiens prémodernes et se poursuit dans l’Exhortation apostolique du Pape François.

La Sainteté et la Vertu comme Condition préalable à la Compréhension des Écritures

Dans sa discussion sur la prédication biblique, le pape François consacre plusieurs paragraphes à la préparation de l’homélie et donne quelques conseils pratiques sur le sujet.[14] Pour commencer, le prédicateur doit avoir un sens éclairé du message des textes bibliques. Ainsi, François parle de la nécessité pour le prédicateur de consulter des ressources intellectuelles afin de faciliter une bonne compréhension de ce que disent les textes bibliques, compris dans leurs contextes historiques et canoniques. Mais, citant à nouveau saint Jean-Paul II, François déclare “  » La connaissance des aspects linguistiques ou exégétiques [du texte biblique], bien que certainement nécessaire, ne suffit pas” (§149).[15] Ainsi, une compréhension éclairée et intelligente du texte biblique est une condition nécessaire, mais non suffisante, pour une prédication efficace de la Parole de Dieu.

Ce qui ressort des conseils du pape sur la préparation de l’homélie, c’est l’attention qu’il accorde aux dispositions spirituelles et morales du prédicateur. Par exemple, François parle de la nécessité pour le prédicateur d’être humble et réceptif devant la Parole de Dieu. Il écrit ce qui suit en citant Saint Paul VI:

Chaque fois que nous nous arrêtons et essayons de comprendre le message d’un texte particulier, nous pratiquons le “respect de la vérité. »C’est l’humilité du cœur qui reconnaît que la parole est toujours au-delà de nous, que “nous ne sommes ni ses maîtres ni ses propriétaires, mais ses gardiens, ses hérauts et ses serviteurs” (§146).[16]

François encourage également les prédicateurs à passer du temps avec les textes bibliques sur lesquels ils prêcheront, et il relie cette pratique à passer du temps avec ses proches. Le prédicateur devrait passer du temps avec les Écritures car, ce faisant, le prédicateur passe du temps avec le Dieu qu’il aime et rencontre dans les Écritures (§146). De plus, comme nous l’avons dit dans la section précédente, le prédicateur doit lui-même d’abord expérimenter et être touché par la Parole de Dieu avant de pouvoir la transmettre aux autres dans sa prédication. François cite à nouveau saint Jean-Paul II, le prédicateur “a besoin d’approcher la parole avec un cœur docile et priant afin qu’elle pénètre profondément ses pensées et ses sentiments et qu’elle suscite en lui une nouvelle perspective” (§149).[17]

Afin d’intégrer les aspects intellectuels et spirituels de la préparation de l’homélie, François encourage les prédicateurs à pratiquer lectio divina (§152). Ce mode classique de prière avec l’Écriture, écrit François, “n’est pas quelque chose de séparé de l’étude entreprise par le prédicateur pour déterminer le message central du texte; au contraire, il devrait commencer par cette étude et ensuite discerner comment ce même message parle à sa propre vie” (§152).

L’herméneutique biblique chrétienne classique posait une relation interactive et réciproque entre l’interprétation biblique et la transformation en sainteté. Par exemple, il apparaît chez les premiers interprètes chrétiens la croyance que la bonne compréhension de l’Écriture nécessite certaines dispositions morales et spirituelles de la part du lecteur. Ceux-ci comprenaient, selon les mots d’Yves Congar, “l’humilité, la pureté du cœur, un véritable désir de chercher Dieu et un amour fort de l’Évangile.”[18] Ces dispositions morales et spirituelles sont en corrélation avec le but premier de l’interprétation biblique prémoderne qui était la transformation de la vie des gens. Comme l’a dit Luke Johnson, le lecteur chrétien prémoderne (contrairement à l’exégète critique moderne) était plus intéressé par la “lecture pour la transformation” que par “l’information.”[19] Ces deux aspects-cette interprétation à la fois présupposée et ordonnée à la sainteté de vie-seront chacun abordés respectivement dans cette section et dans la suivante.

Considérons, par exemple, quelques remarques d’Augustin dans Doctrine chrétienne. Pour Augustin, l’Écriture fait partie d’un système plus vaste ordonné providentiellement de conversion personnelle, de purification et d’ascension spirituelle. Tout au long de ce traité, Augustin intègre ses directives pour une exégèse biblique et une prédication appropriées dans un récit théologique plus large de la restauration par le Dieu Trine de l’humanité déchue et de l’ordre approprié des amours d’une créature vers la jouissance de Dieu.[20]

Dans le livre II, Augustin parle de l’importance des dispositions morales et spirituelles du lecteur en référence aux “dons de l’Esprit” en Isaïe. 11. Pour Augustin, le condition sine qua non la condition préalable à une bonne compréhension de l’Écriture est la conversion personnelle à Dieu et le désir de faire sa volonté. Augustin écrit “  » Ce qui est nécessaire par-dessus tout, c’est donc d’être converti par la crainte de Dieu voulant connaître sa volonté, ce qu’il nous ordonne de rechercher et de fuir.”[21] Partant ainsi de la « crainte du Seigneur », Augustin procède à travers les divers dons de l’Esprit (crainte du Seigneur, piété, connaissance, etc.) que ce mouvement progressif dans l’Écriture engendrera chez le lecteur à mesure qu’il grandira dans une compréhension appropriée de l’Écriture.  

Pour Augustin, comme pour les autres interprètes des premiers chrétiens, il existe une sorte d’interaction réciproque entre le tempérament spirituel du lecteur et la compréhension des Écritures. Lorsque le lecteur aborde les Écritures avec des dispositions appropriées telles que la foi, le respect et l’humilité, le lecteur s’ouvre à une rencontre avec la Parole de Dieu. Plus on cède à cette rencontre avec la Parole de Dieu, plus on comprend le contenu de la Bible et on est transformé par Dieu en sainteté de vie. 

La Fin Transformatrice de l’Interprétation Biblique

Les enseignements du pape François sur les dispositions morales et spirituelles du prédicateur éclairent également ses commentaires sur le but de la prédication. Tout comme le prédicateur doit avoir une humilité appropriée devant la Parole de Dieu en préparant l’homélie, le prédicateur doit également avoir une humilité appropriée en donnant l’homélie. François est tout à fait clair que la prédication liturgique de la Parole de Dieu n’est pas “une forme de divertissement . . . un discours ou une conférence” (§138).

Le prédicateur devrait se retirer derrière la Parole qu’il proclame et servir le bien de la congrégation à laquelle il s’adresse en se minimisant. Comme le dit François, “les paroles du prédicateur doivent être mesurées, de sorte que le Seigneur, plus que son ministre, soit au centre de l’attention.” (§138). De plus, le prédicateur doit être conscient de la situation et des besoins de sa congrégation. Son attention attentive pour son peuple peut devenir évidente dans le comportement du prédicateur ainsi que dans le ton, la longueur et le niveau approprié à l’auditoire de son homélie.

La prédication liturgique de l’Écriture est une proclamation de la Parole de Dieu et devrait aider à faciliter la rencontre transformatrice de la congrégation avec Dieu. Prise à part entière, l’homélie, écrit François “  » peut effectivement être une expérience intense et heureuse de l’Esprit, une rencontre consolante avec la Parole de Dieu, une source constante de renouveau et de croissance.” (§135). L’implication semble être que, tout comme le prédicateur a rencontré la Parole de Dieu à travers les Écritures dans sa médiation sur les lectures bibliques, le prédicateur devrait servir de médiateur pour cette parole biblique à sa congrégation à travers sa prédication. En outre, dans le cadre de la liturgie eucharistique, il convient d’ordonner “une communion qui change la vie avec le Christ dans l’Eucharistie” (§138). En facilitant ainsi une rencontre ou (pour reprendre le terme choisi par François) un “dialogue  » avec Dieu, la prédication liturgique de l’Écriture contribue à la communion de la congrégation avec le Christ.

Lorsque les remarques de François sur la prédication liturgique de la Parole s’inscrivent dans la vision plus large de Evangelii Gaudium, une telle prédication apparaît comme une source de subsistance pour le propre travail d’évangélisation des congrégations dans le monde, d’apporter le Christ à tous ceux qu’ils rencontrent (§127-129). Comme nous l’avons vu, l’évangélisation naît de la rencontre personnelle avec Jésus-Christ. Lorsque la Parole de Dieu est prêchée fidèlement et puissamment dans la liturgie, les chrétiens individuels rencontrent Christ la Parole, apprennent de lui et sont habilités par lui pour leur entreprise missionnaire. 

Comme mentionné précédemment, pour les chrétiens prémodernes, non seulement certaines dispositions morales et spirituelles du lecteur chrétien étaient une condition préalable à une bonne compréhension de l’Écriture, mais l’interprétation biblique était également ordonnée à la transformation de la vie. De multiples exemples de cette croyance peuvent être cités, comme le récit d’Origène des sens de l’Écriture dans Sur Les Premiers Principes IV, L’enseignement d’Augustin en Doctrine chrétienne cette compréhension correcte implique nécessairement l’édification de la charité, et Athanase assimile les Psaumes à un miroir pour la formation de la vertu chrétienne dans sa  » Lettre à Marcellin.”[22]

Une expression particulièrement riche de cette croyance est Grégoire de Nysse La Vie de Moïse.[23] Dans ce traité, Grégoire interprète la vie de Moïse pour un correspondant, qui a écrit à Grégoire pour lui poser des questions sur la vie de la perfection.[24] Au cours de deux livres, Grégoire parcourt d’abord le récit de la vie de Moïse donné dans le Pentateuque (c’est-à-dire son histoire) et puis procède à contempler cela histoire afin d’accéder à ses profondeurs spirituelles.

Il écrit “ » Nous chercherons la compréhension spirituelle qui correspond à l’histoire afin d’obtenir des suggestions de vertu.”[25] Pour Grégoire, le fruit de la contemplation appropriée du contenu de l’Écriture est une vie transformée. Ainsi, à la fin de son travail, Grégoire encourage son correspondant, “en transférant dans votre propre vie ce qui est contemplé à travers l’interprétation spirituelle des choses dites littéralement, pour être connu de Dieu et devenir son ami.”[26] Pour Grégoire, une attention appropriée au texte biblique ordonne l’esprit aux choses spirituelles et facilite la formation continue dans la sainteté de la vie.

Conclusion

J’ai cherché à montrer qu’il existe de multiples lignes de continuité conceptuelle entre les recommandations du Pape François pour le renouveau de la prédication biblique et la pensée théologique des premiers chrétiens sur les Écritures. En particulier, il y a une compréhension partagée de l’Écriture comme médiatrice d’une rencontre avec la Parole divine, pour les lecteurs qui sont correctement disposés, et comme servant de fin transformatrice. Compte tenu de ces points de convergence, un engagement plus approfondi avec “l’esprit  » de l’exégèse patristique nous aide à explorer la substance des exhortations du pape et à contribuer à la tâche d’évangélisation de l’Église dans le monde contemporain. Car, selon les mots de Mary Healy, “la revitalisation de la foi . . . sera commencer avec une bonne prédication ou cela ne commencera pas du tout.”[27]


[1] Le Pape François, La joie de l’Évangile-Evangelii Gaudium (Washington, DC et Cité du Vatican: Conférence des Évêques catholiques des États-Unis et Libreria Editrice Vaticana, 2013). Toutes les références à Evangelii Gaudium sera donnée entre parenthèses dans le corps du texte.

[2] François cite ici Jean-Paul II, L’Église en Asie, §19.

[3] De même, Benoît XVI (Deus Caritas Est §16-18) enseigne que l’amour chrétien du prochain naît d’une rencontre personnelle avec l’amour de Dieu.

[4] Pour une étude de la façon dont l’Écriture sert de médiateur à Dieu pour ses lecteurs, voir William M. Wright IV et Francis Martin, Rencontre avec le Dieu Vivant dans les Écritures: Principes théologiques et philosophiques d’interprétation (Grand Rapids: Baker Academic, 2019).

[5] Mary Healy a attiré l’attention sur l’intérêt des instructions passées de l’Église américaine pour dissocier la prédication de l’exposition scripturaire. En particulier, elle cite l’instruction de 1982 Comblé dans Votre Audition et son commentaire de 2010 de l’Association catholique des Enseignants d’Homilétique comme exemples de cet intérêt dissociatif. Elle souligne également que l’instruction de 1982 a depuis été supplantée par l’instruction de 2012 Prêcher le Mystère de la Foi. Voir Mary Healy, “Verbum Domini et le Renouveau de la prédication biblique”, dans Verbum Domini et la complémentarité de l’Exégèse et de la théologie, ed. Fr. Scott Carl (Grand Rapids: Eerdmans, 2013), 111-113.

[6] François (§151) ajoute “  » Ce qui est essentiel, c’est que le prédicateur soit certain que Dieu l’aime, que Jésus-Christ l’a sauvé et que son amour a toujours le dernier mot.”

[7] Pour une exposition de ce point en référence à la Parabole du Semeur, voir Wright et Martin, Rencontrer, 232–236.

[8] Pour François (comme pour la Tradition catholique en général) “la Parole de Dieu” est une réalité théologique qui est plus grande que l’Écriture. François écrit: “Les Saintes Écritures sont le témoignage écrit de la parole divine, le mémorial canonique qui témoigne de l’événement de la Révélation. La Parole de Dieu précède et dépasse donc la Bible. »Pape François », Discours aux membres de la Commission biblique pontificale,” 12 avril 2013. Texte disponible à l’adresse http://w2.vatican.va/content/francesco/en/speeches//april /documents / papa-francesco_0412_comitato-scienze-storiche.HTML.

[9] Yves Congar, O. P., Le Sens de la Tradition, trans. A. N. Woodrow (San Francisco: Ignatius Press, 2004), 91. Pour la pensée théologique de Congar sur l’Écriture en termes sacramentels, voir Yves M.-J. Congar, O. P., Tradition et Traditions: Un essai historique et théologique, trans. Michael Naseby et Thomas Rainborough (Londres: Burns & Oates, 1966), 403-406; ibid., « Sur la valeur sacramentelle de la Parole,” La  Vie spirituelle 135 (1981), 379–389. Pour une discussion secondaire, voir William M. Wright IV, La Bible et la Ressource catholique: Essais sur l’Écriture et la Théologie (Steubenville: Emmaüs Academic 2019), 18-25.

[10] Pour un bref aperçu, voir J. H. Crehan, SJ “ » L’analogie entre Verbum Dei Incarnatum et Verbum Dei Scriptum dans les Pères,” Revue d’Études Théologiques 6 (1955): 87–90.

[11] Henri de Lubac, SJ, Histoire et Esprit: La compréhension de l’Écriture selon Origène, trans. Anne Englund Nash et Juvénal Merriell (San Francisco: Ignatius Press, 2007), p. 389.

[12] Origène, Hom. Lev. 1.1; cité d’Origène, Homélies sur Lévitique 1-16, trans. Gary Wayne Barkley, FOC (Washington, DC: The Catholic University of America Press, 1900), 29.

[13] Origène. Frag. COM. Matt (PG 17:289); cité de Hans Urs von Balthasar, éd., Origène: Esprit et Feu - Une Anthologie thématique de Ses Écrits, trans. Robert J. Daly, SJ (Washington, DC: The Catholic University of America Press, 1984) §153 (pp. 87-88)

[14] François (§145) écrit “  » La préparation à la prédication est une tâche si importante qu’un temps prolongé d’étude, de prière, de réflexion et de créativité pastorale devrait y être consacré.”

[15] François cite ici Jean-Paul II, Pastores Dabo Vobis §26. Voir aussi Francis, Joie de l’Évangile, §147–148.

[16] François cite ici Paul VI, Evangelii Nuntiandi §78.

[17] François cite ici Jean-Paul II, Pastores Dabo Vobis §26.

[18] Yves Congar, O. P., Le Sens de la Tradition, trans. A. N. Woodrow (San Francisco: Ignatius Press, 2004 [1964]), 91.

[19] Luke Timothy Johnson et William S. Kurz, SJ, L’Avenir de l’Érudition Biblique Catholique: Une Conversation Constructive (Grand Rapids: Eerdmans, 2002), 84; composition ajustée. Voir aussi pp. 36-37, 59, 84-88.

[20] Augustin, Doctrine Chrétienne, I. 3. 3–I. 34. 38. Toutes les citations seront tirées de Saint Augustin, Enseigner le Christianisme—De Doctrina Christiana, trans. Edmund Hill, OP (Hyde park, NY: New City Press, 1996).

[21] Augustin, Doct. Chr. II. 7. 9 (p. 132)

[22] Voir Origen, Sur Les Premiers Principes, IV. 2. 4-9; Augustin, Doctrine Chrétienne, I. 36. 40; cf. III. 10. 14; Athanase, La vie d’Antoine et la Lettre à Marcellin, trans. Robert C. Gregg (Mahwah: Paulist Press, 1980).

Pour une discussion secondaire, voir John J. O’Keefe et R. R. Reno, Vision Sanctifiée: Une introduction à l’interprétation chrétienne primitive de la Bible (Baltimore: Les presses de l’Université Johns Hopkins, 2005), 128-139.

[23] Grégoire de Nysse, La Vie de Moïse, trans. Everett Ferguson et Abraham J. Malherbe, SCF (Mahwah: Paulist Press, 1978).

[24] Ibid., La vie de Moïse, I. 1–2.

[25] Ibid., La vie de Moïse, I. 15.

[26] Ibid., La vie de Moïse, II. 320.

[27] Healy “ « Renouveau de la prédication biblique », 109.